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Description physique
Origine
Biographie ou Histoire
Commune du Sud du Territoire de Belfort, Méziré compte environ 1450 habitants. Rattaché au canton de Grandvillars, le village est situé au bord du cours d'eau de l'Allan, rivière issue de l'union de la Bourbeuse et de l'Allaine, entre Morvillars et Fesches-le-Châtel. Le sous-sol est riche en argile et en grès. Des mines métalliques étaient exploitées dans ce secteur.
L'origine étymologique de Méziré est contestée. En effet, ses racines proviendraient du mot maiseril, dérivé du latin meix, qui signifie au Moyen Age «petite maison». Les différentes sources ne nous permettent pas d'attester l'origine du nom de la commune. Cependant, ces dernières indiquent que le destin de Méziré est étroitement lié à celui de Morvillars. En effet, les deux localités sont mentionnées conjointement depuis leur création. Nous parlons de la localité de Morvillars-Méziré jusqu'à la Révolution Française, date à laquelle les deux communes se séparent.
Epoque celtique
Le Territoire de Belfort appartient à la puissante agglomération des Séquanes. La bordure méridionale des Vosges est cependant aux mains des Rauraques, autre peuple établi dans la région de Bâle. Morvillars fait alors partie de la province dite Maxima Séquanorum (la grande Séquanie), qui comprend les anciens territoires séquanes et rauraques. Ces peuples suivent alors le cours des rivières, et il est vraisemblable que la vallée de la Bourbeuse et de l'Allaine soit l'un des chemins les plus fréquentés. La région subit de nombreuses invasions au cours des années 895 à 940 après J.C. Morvillars-Méziré fait alors partie du comté d'Elsgau et du duché d'Alsace. Après la mort de Charlemagne, son empire est divisé en 870 et l'Alsace est alors attribuée au royaume de Germanie.
Le Moyen-âge germanique: la domination des Comtes de Montbéliard et de Ferrette
Les habitants de Morvillars et de Méziré dépendent des ducs d'Alsace, vassaux de l'Empire, mais suzerains du seigneur local. Les ducs d'Alsace donnent naissance à plusieurs branches, parmi lesquelles les Habsbourg, les ducs de Lorraine et les comtes de Pont-à-Mousson. Louis de Mousson se voit attribuer en 1124 l'Elsgau, le pays de Ferrette et celui de Montbéliard, qui comprend alors Morvillars et Méziré. En 1125, Thierry II devient comte de Montbéliard, Frédéric comte de Ferrette. Morvillars est citée pour la première fois en 1222, dans une donation de l'archevêque de Besançon à son chapitre. Cette seigneurie change plusieurs fois de mains, passant par Renaud de Montbéliard, Aimé de Faucogney, Jean de Châtenois ou encore Jean de Trétudans. En 1299, le mariage entre Jeanne, fille de Renaud et Ulrich II marque le passage à la dépendance du pays de Belfort par les comtes de Ferrette.
La localité de Méziré est citée pour la première fois dans les textes en 1317. Vers 1350, les seigneuries du Territoire de Belfort sont au nombre de six: Belfort, Delle, Rougemont, Rosemont, Florimont et Montreux. En 1358, Henri de Grandvillars rachète le fief de Morvillars-Méziré. Le 3 avril 1391, Guillaume de Grandvillars, alors seigneur de Morvillars et de Méziré, affranchit les habitants de ces communes de la servitude et de la mainmorte. Pendant la Guerre de Cent Ans, qui oppose la France à l'Angleterre au cours des XIVᵉ et XVᵉ siècles, les adversaires entretiennent de nombreux mercenaires. Une fois la paix signée en 1360, ceux-ci ravagent l'Est et le Sud-est de la France. En 1439, l'une de ces troupes traverse Grandvillars et commet de nombreux pillages. Le 8 juillet 1465, les villages de Morvillars, Fesches, Etupes et Exincourt sont brûlés par des soldats suisses au service de seigneurs alsaciens.
La guerre des paysans
En 1489, Philibert de Grandvillars vend la seigneurie de Morvillars et Méziré à son cousin, Thiébaut III de Grandvillars. Les trois localités sont de nouveau rassemblées sous un même seigneur jusqu'en 1519, date à laquelle la seigneurie de Morvillars-Méziré est rachetée par François d'Arbois. Au début du XVIᵉ siècle, l'esprit de la population est troublé. Les paysans revendiquent une partie des biens que possèdent les bourgeois, les nobles et le clergé. Dans le Territoire, des couvents et des châteaux sont détruits. La Maison d'Autriche ne permet pas à la Réforme de s'implanter en Alsace (et par conséquent dans le Territoire de Belfort).
La Guerre de Trente Ans et la fin de la domination autrichienne amènent le seigneur Arbogast d'Andlau à acheter la commune de Morvillars en 1654. Quelques années plus tard, la seigneurie est mise en vente à la suite de l'assassinat de Ferdinant de Cointet par son beau-frère, le seigneur Jean-François d'Andlau en 1677. C'est le mariage de Françoise-Angélique, héritière de Cointet, avec Pierre de La Bazinière qui va sceller le sort de Morvillars. Celui-ci construit la première usine à Morvillars, une tréfilerie de fer au XVIIIᵉ siècle. Au recensement de 1720, Morvillars et Méziré comptent 19 feux, soit environ 100 habitants. Avec la création de l'usine, elles comptent désormais 43 feux en 1750. On entreprend alors des travaux de viabilisation des routes. En 1714, on construit un pont à Bourogne et la route de Belfort sera achevée en 1747.
Les Noblat
En 1759, François Bernardin Noblat, commissaire des guerres à Belfort, rachète la seigneurie de Morvillars-Méziré. Il souhaite améliorer la voirie et fait donc construire la route de Delle. En 1763, on construit la forge de Morvillars. En 1787, on redresse la rivière de l'Allaine entre Méziré et Allenjoie. Ce n'est qu'après la Révolution Française que les deux localités de Morvillars et Méziré deviennent indépendantes. On compte ainsi 331 habitants pour Morvillars en 1803 et 287 pour Méziré. Le seigneur Noblat souhaite également développer l'industrie à Morvillars. Il installe une fabrique d'indienne, une de bas de laine ainsi qu'une tannerie. Ces installations ne survivront pas à la Révolution Française. En 1806, les héritiers de M. Noblat vendent la forge à une société franc-comtoise qui la revend en 1807, à M. Migeon. Celui-ci installe les premières bobines de tréfilerie dont l'usage commence à se répandre. Une grande partie des fils de fer produits à Morvillars sont vendus à la société Japy de Beaucourt, pour leur fabrication de vis à bois. En 1828, Migeon commence également à en produire et installe son industrie à côté de la tréfilerie de Grandvillars. En 1844, il construit la fabrique de Morvillars.
L'ère industrielle de la commune de Méziré
L'industrie sidérurgique demeure localisée dans le Sud du Territoire de Belfort au cours du XIXᵉ siècle. En 1806, Jean-Baptiste Migeon maître de forges à Méziré, oriente son activité vers la fabrication de feuilles cylindriques destinées à la tréfilerie de Grandvillars. En 1826, la forge comprend ainsi quatre feux d'affinerie, deux martinets et un laminoir. Mais c'est surtout l'arrivée de Juvénal Viellard qui va assurer la prospérité des forges de Méziré et de Morvillars. En 1833, il fait venir une partie de son outillage à Morvillars et investit 50000 F dans les usines Migeon. En 1835, il épouse Laure Migeon, fille de Jean-Baptiste Migeon, maître de forges, maire de Méziré dont les affaires sont en pleine expansion. Il devient associé de son beau-père, d'abord au sein de la société «Migeon fils» en 1836, puis «Migeon et Viellard» en 1845. Les établissements Viellard-Migeon comprennent plusieurs usines situées sur les communes de Morvillars, Grandvillars et Méziré et emploient un personnel important. Ainsi, vers 1870, les Forges et la tréfilerie Migeon et Cie emploient 350 ouvriers environ. Juvénal Viellard-Migeon se consacre surtout à la visserie de Morvillars et donne une nouvelle dimension à l'entreprise. De plus, il entame une carrière politique en devenant maire de Méziré de 1840 à 1857. Incontestablement, c'est avec Juvénal Viellard que la dynastie Viellard-Migeon acquiert une notabilité s'appuyant sur des alliances avec la noblesse. Le capital social de l'entreprise demeure exclusivement familial. En 1844 à Méziré, la société aménage une fabrique de vis à bois dans un moulin de Morvillars. Au cours des années 1857-1914, la société s'affirme comme un bastion industriel dans toute la Franche-Comté. En 1910, Charles Viellard acquiert des machines anglaises à Redditch, permettant la fabrication d'hameçons. Il installe d'abord son usine à Grandvillars, puis la transfère à Morvillars en 1938. En 1958, la production mensuelle atteint les 10 millions d'hameçons. Cependant, l'entreprise connait des difficultés dans les années 1960. Elle connait une nouvelle période d'essor à partir de 1971 avec l'arrivée de Christophe Viellard. La société décide alors de se positionner sur la production d'hameçons triples. Elle modernise ainsi son parc de machines, fait construire un atelier de finition en 1978 et un bureau d'études, ainsi qu'un atelier de fabrication de trempe en 1990. L'usine VMC Pêche est aujourd'hui le troisième fabricant mondial d'hameçons et le premier pour les hameçons triples. Sa production mensuelle s'élève à environ 50 millions de pièces en acier ou inox. En 1960, la société emploie environ 125 ouvriers, 70 vers 1970 et 130 en 2000. La holding VMC est une aujourd'hui une société familiale de plus de 200 ans, spécialiste dans la transformation du fil d'acier. Elle est membre de l'association Les Hénokiens depuis 1996, club très restreint des entreprises familiales financièrement saines et bicentenaires.
Modalités d'entrées
Le fonds de la commune de Méziré est entré par voie extraordinaire, sous forme de dépôt aux Archives départementales du Territoire de Belfort le 6 novembre 2013. Deux dépôts complémentaires ont été réalisés le 23 octobre 2014 ainsi que le 16 avril 2015, suite à l'inspection de la mairie de cette localité dans le cadre du contrôle scientifique et technique exercé par l'Etat sur les collectivités territoriales. On peut constater la présence de doublons, de pièces administratives éliminables, de correspondance dépourvue d'intérêt; ces pièces ont été proposées à l'élimination. Un dépôt de quatre registres d'état civil de 1900 à 1919 a été effectué le 6 novembre 2024
Mode de classement
Les archives sont classées réglementairement selon le cadre de classement de 1926.
Conditions d'accès
Certains documents comportant des intérêts ou des secrets protégés ne deviennent communicables que passés certains délais qui s'échelonnent entre 25 et 120 ans selon la nature de ces intérêts. Par ailleurs, l'état de conservation de certains documents peut justifier leur incommunicabilité dans l'attente d'une restauration.
Conditions d'utilisation
Les articles de ce fonds sont librement communicables selon les articles L213-1 à 3 du Code du patrimoine qui définit la communicabilité des documents d'archives publiques. Celles-ci sont donc communicables de plein droit et sans délai.
Langue des unités documentaires
Documents en relation
Archives départementales du Territoire de Belfort:
Série B: Juridictions de l'Ancien Régime. Ce fonds contient des documents concernant la seigneurie de Morvillars (20 B).
Sous-série 1 C: Fonds de l'intendance d'Alsace. Contient 103 plans numérisés dont un plan des communes de Morvillars et Méziré (1 C 109).
Sous-série 2 G: Fonds des fabriques d'églises. Contient une liasse concernant les comptes de la fabrique de l'église de Morvillars-Méziré (2 G 48).
Sous-série 21 J: Fonds de la famille Metz-Noblat. Ce fonds contient des informations sur la famille Noblat, qui obtient la seigneurie de Morvillars-Méziré. Il comprend également un état alphabétique des communautés de la subdélégation de Belfort, notamment la cote 21 J 1 folio 52v°-86 qui concerne le bailliage de Delle.
Sous-série 5 K: Fonds du Conseil de préfecture. Contient des réclamations sur les élections municipales de Méziré (5 K 23/100, 5 K 28/6), un procès-verbal de voirie (5 K 37/20) ainsi qu'un litige entre la commune de Méziré et Jules Pouthier (5 K 75/394).
Sous-série 1 M: Administration générale du département. Contient des documents sur l'inauguration de plaques commémoratives de la Guerre 1914-1918 (1 M 276) et des rapports de police sur les incendies (1 M 369).
Sous-série 3 M: Elections. Contient des documents sur les élections (3 M 45 et 3 M 125).
Sous-série 4 M: Police. Contient des pièces concernant les sociétés musicales et les chorales de la commune (4 M 201).
Sous-série 5 M: Santé publique et hygiène. On trouvera le règlement sanitaire communal (5 M 110), les établissements classés disparus de la commune (5 M 276).
Sous-série 6 M: Population, affaires économiques, statistiques. Contient les listes nominatives (6 M 194), le recensement et l'estimation du bétail (6 M 649).
Sous-série 7 M: Agriculture, eaux et forêts. Contient des documents concernant la forêt communale de Méziré-Morvillars (7 M 744-745 et 7 M 1369), des arrêtés de déclaration d'infection (7 M 259).
Sous-série 1 O: Généralités et affaires intercommunales. Ce fonds contient des dossiers concernant le syndicat de Méziré-Morvillars et le syndicat d'adduction d'eau de Méziré-Morvillars (1 O 10). Il comprend également des documents sur l'abattoir de Grandvillars-Méziré-Morvillars (1 O 29), des documents de travaux sur l'église, le presbytère, le cimetière, le monument aux morts et la maison dit «Bureau de chemin de fer» des communes de Morvillars-Méziré (1 O 39).
Sous-série 2 O: Dossiers d'administration communale. Ce fonds contient des documents de gestion concernant l'abattoir (2 O 53/3), la mairie, l'école, les fontaines et le monument aux morts (2 O 69/1).
Sous-série 3 P : Cadastre. Contient 5 feuilles de l'atlas communal de Méziré (3 P 91), un tableau indicatif par sections des propriétaires et des propriétés de la commune de Méziré (3 P 10), des plans par section (3 P 18), les états de section (3 P 142), des matrices (3 P 418-420), des matrices des propriétés bâties (3 P 554) et des procès-verbaux de délimitation de la commune (3 P 565).
Sous-série 6 P: Postes et télécommunications. Le fonds de la préfecture contient des documents concernant la construction des lignes et l'ouverture d'un bureau de télégraphe à Méziré (6 P 26).
Sous-série 5 S: Chemins de fer. Contient des plans parcellaires de la ligne Montbéliard-Delle (5 S 47-51).
Sous-série 7 S: Service hydraulique, syndicats. Contient les archives des usines de Méziré (7 S 224) et des documents traitant des syndicats d'irrigation (7 S 169).
Sous-série 8 S: Mines et énergie. Contient des informations concernant l'électrification des lignes de chemin de fer Viellard-Migeon (8 S 181).
Sous-série 1 T: Enseignement. Contient les dossiers des enfants admis gratuitement dans les écoles primaires (1 T 22), les dossiers des cartes scolaires (1 T 168), les dossiers de construction d'écoles (1 T 213), l'ouverture d'une école privée (1 T 306).
Sous-série 3 U: Tribunaux de première instance. Contient notamment des documents d'expropriation pour cause d'utilité publique pour la construction de la ligne de chemin de fer Montbéliard-Delle (3 U 976), pour des travaux de translation du cimetière de Morvillars-Méziré (3 U 1025).
Fonds photographiques:
Sous-série 7 Fi: Cartes postales numérisées. Contient des cartes postales de la commune de Méziré (7 Fi 2106-2110, 2866).
Sous-série 25 Fi: Fonds Mayer. Contient les cartes postales de la commune de Méziré (25 Fi 856-861).
Bibliothèque:
Généalogie de la famille Viellard (57D16).
Bibliographie
FAVE-ABEL (Colette), Méziré dans le passé.
FAVEREAUX (Raphaël), SANCEY (Yves). INVENTAIRE GÉNÉRAL DES MONUMENTS ET DES RICHESSES ARTISTIQUES DE LA FRANCE. COMMISSION RÉGIONALE FRANCHE-COMTÉ, 2004. Architecture et industrie: Territoire de Belfort. Conflandey, France: Maé-éd. ISBN2-8460-1715-8.
HAAS (Pierre), 1968. Histoire du Territoire de Belfort. 90-Rougemont-le-Château, France.
LAMARD (Pierre), 1995. De la forge à la société holding: Viellard-Migeon et Cie, 1796-1996. Paris, France: Polytechnica, DL 1995. ISBN2-84054-041-X.
Le patrimoine des communes du Territoire-de-Belfort, 1999. Paris, France: Flohic. ISBN2-8423-4037-X.
PARISOT (Jacques), PARISOT (Nelly) et VALYNSEELE (Joseph) 1993. Juvénal Viellard, Maître de forges, Député-sénateur (1803-1886): sa famille et sa descendance. Paris, France: Ed. Christian. ISBN2-86496-056-7.
VIELLARD (Albert), 1926. Histoire de Morvillars et Méziré. Mulhouse-Belfort-Paris, France: Société générale d'imprimerie.
Mots clés lieux
Mots clés collectivités
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