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Biographie ou Histoire
De la naissance du mouvement anabaptiste aux persécutions, puis à l'exil en Alsace et dans le Nord de la Franche-Comté
Les anabaptistes forment un mouvement de foi religieuse apparu en 1525 à Zurich (Suisse). Il s'inscrit en marge de la réforme de l'Eglise, de ce premier quart du XVIe siècle.
La doctrine anabaptiste se fonde sur l'adhésion personnelle à la foi inspirée par Dieu (baptême des adultes) ; le terme « anabaptiste » signifie « baptiser à nouveau ». Elle se caractérise également par une volonté de vivre selon la parole de Dieu, par le refus de la violence et du port des armes, de prêter serment. Les premiers anabaptistes posent le principe de la liberté de conscience et de la non-ingérence de l'Etat dans les affaires de l'église. Les anabaptistes n'ont pas de clergé. Le culte est animé par des « anciens » dans des assemblées de fidèles.
Une répression contre les anabaptistes débute en 1525 à Zurich. Elle s'étend rapidement vers la région bernoise. Contraint à l'exil, ils rejoignent la Moravie (Tchéquie) ou les Pays-Bas en empruntant la vallée du Rhin et pour certains, s'installent dans les territoires qu'ils traversent.
L'anabaptisme se développe ainsi en Europe sous différents aspects et groupes, comme les amish en Alsace ou les huttérites en Moravie. Les anabaptistes néerlandais adoptent en 1632 une confession de foi dite de Dordrecht (ville des Pays-Bas). Ils sont appelés « Mennonites », du nom du réformateur néerlandais Menno Simons.
Bannis de Berne dans le dernier quart du XVIIe siècle, les anabaptistes poursuivent leur exil vers la périphérie du Saint-Empire romain germanique (Alsace, Nord Franche-Comté) où, à la suite du traité de Westphalie (1648), ils sont tolérés, mais surveillés. Le groupe ayant immigré vers le le Nord de la Franche-Comté et de l'Alsace dès le XVIIIe siècle est issu de Steffisburg (canton de Berne). Ils s'installent en premier lieu et majoritairement en Alsace à Sainte-Marie-aux-Mines.
Installation de familles anabaptistes dans l'actuel Territoire de Belfort
Entre la fin du XVIIe siècle ou l'Edit de Nantes est révoqué en 1685 (révocation des droits du culte protestant) et l'application en 1712 du Traité de Westphalie qui ne reconnaît pas explicitement les anabaptistes (Louis XIV ordonne l'expulsion des anabaptistes d'Alsace), des familles anabaptistes mennonites se déplacent progressivement vers le territoire de l'actuel département du Territoire de Belfort, participant ainsi au repeuplement et à la reprise des terres abandonnées à la suite à la Guerre de Trente ans.
En 1711, le gentilhomme Wolfgang Barthe vent sa ferme de La Maie (commune de Menoncourt) au comte de Reinach-Foussemagne. A la suite de cette vente, des mennonites s'y installent, un culte s'y établit vers 1729. Avec le développement de l'installation de familles mennonites en forêt de Normanvillars (commune de Florimont), une assemblée s'y organise probablement au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
« Etat civil », les actes cultuels mennonites de la région de Belfort avant 1792
En 1539, en vertu de l'ordonnance de Villers-Cotterêts, François Ier établit l'obligation d'enregistrer les baptêmes et les sépultures, puis les mariages. Ces actes sont conservés par les autorités religieuses catholiques puis, l'ordonnance de Saint-Germain-en-Laye (1667) exige qu'un double soit déposé au greffe du juge royal dont dépend la paroisse catholique qui les établit. Tout fidèle d'un autre culte n'est pas reconnu par l'Etat. Seule l'organisation des autres cultes (protestants ou juifs par exemple) a pu permettre de conserver des traces des différents actes cultuels de leurs fidèles. Il faudra attendre la Révolution et 1792 pour qu'un état civil communal soit créé en France, considérant l'identité de chaque citoyen, quelles que soient ses convictions.
Pour le Territoire de Belfort aucun registre rabbinique antérieur à 1792 n'a été retrouvé à ce jour. En revanche, concernant les familles mennonites du Territoire de Belfort et du sud de l'Alsace, deux registres cultuels ont pu être conservés. Il sagit de celui de La Maie (commune de Menoncourt) et de Neuneich (commune de Ligsdorf dans le Haut-Rhin, proche de Florimont). Ils appartiennent à l'AFHAM et sont conservés dans leurs archives à Montbéliard, 3 route de Grand Charmont.
Ces deux registres cultuels comportent les naissances, baptêmes, mariages et décès de mennonites de la région de Belfort. Ils sont rédigés en langue allemande et couvrent la période 1729 à 1882. Ils complètent l'état civil des communes du Territoire de Belfort antérieur à 1792, et sont une source précieuse pour les généalogistes et les familles mennonites.
Convention entre le département du Territoire de Belfort et l'AFHAM
En 2021, l'association pour la lecture et l'informatisation des sources archivistiques intéressant l'histoire des familles du Territoire de Belfort (LISA) s'intéresse à l'indexation des registres cultuels mennonites de la Région de Belfort antérieur à la création de l'état civil en France (1792). Dans le cadre de sa convention de partenariat avec le Département (2001), l'association LISA saisit la direction des Archives départementales de l'intérêt d'identifier leur propriétaire, de les reproduire et de les rendre accessibles au public sur Internet. En décembre 2023, une convention est finalement signée entre le Département du Territoire de Belfort et l'AFHAM. En 2024, les deux registres cultuels, ainsi qu'une transcription d'un des deux registres par Paul Roth (AFHAM, 1985), ont pu faire l'objet d'une reproduction numérique désormais à la disposition du public depuis ce portail ; l'indexation des actes est disponible depuis le site Internet de l'Association LISA.
Signalé en 2024 aux Archives départementales par l'association LISA, un registre complémentaire établi au XVIIIe siècle par les mennonites de Montbéliard est repéré. Il concerne également quelques familles de la région de Belfort. Il pourrait prochainement s'ajouter à cette opération. En liaison avec l'AFHAM, des échanges se développent avec l'Assemblée mennonite de Montbéliard.
Olivier BILLOT
(Archiviste)
Merci à monsieur Michel Eglin, archiviste de l'AFHAM et à Jean-Dominique Pellegrini, président de l'association LISA pour les précisions qu'ils ont bien voulues m'apporter.
Modalités d'entrées
Convention du 23 décembre 2023 entre le Département du Territoire de Belfort et l'Association française d'histoire anabaptiste mennonite (AFHAM).
Présentation du contenu
Archives de l'Association française d'histoire anabaptiste mennonite (AFHAM).
Conditions d'accès
Communicable
Conditions d'utilisation
Convention du 23 décembre 2023 entre le Département du Territoire de Belfort et l'Association Française d'Histoire Anabaptiste Mennonite (AFHAM) :
Existence et lieu de conservation des originaux
Association française d'histoire anabaptiste mennonite (AFHAM), Centre de conservation des archives à Montbéliard (Doubs) : https://histoire-menno.net/archives-afham/
Bibliographie
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Mots clés matières
Mots clés collectivités
Cote/Cotes extrêmes
Date
Mots clés typologiques
Cote/Cotes extrêmes
Date
Organisme responsable de l'accès intellectuel
Caractéristiques physiques
Dimensions
Modalités d'entrées
Entrée n°2024/877 du 05/03/2024.
Présentation du contenu
Registre de l'Assemblée mennonite de la ferme de La May à Menoncourt, état civil anabaptiste :
Conditions d'accès
Communicable
Langue des unités documentaires
Documents en relation
Voir aussi
Notes
Paul Roth (1908-2000), était ancien de l'assemblée mennonite de Bâle Holee (Suisse).
" Il a exercé le métier de tailleur, un métier qui porte à l'observation et à la réflexion. Peu à peu, il a commencé à s'intéresser au passé, à l'histoire. L'âge de la retraite étant venu, il s'est donnée à plein dans cette recherche. De tailleur, il devient historien, un habitué des centre d'archives et de documentation.
Patiemment, il a reconstitué l'histoire de l'assemblée de Bâle Holee, et a fait la transcription des registre de Belfort [La Maie], du Birkenhof [Neuneich] et a travaillé sur celui de Montbéliard. Toujours souriant, il prenait le temps pour renseigner les personnes à la recherche de leures ancêtres.
Pour tout ceux qui l'on connu, il laisse le témoignage d'un chrétien engagé et joyeux".
Ernest Hege (Souvenance anabaptiste n°2000/19)
Autres données descriptives
Paul Roth est l'auteur de cette transcription, il explique ainsi les difficultés qu'il a rencontrée : « Note sur la traduction écrite du registre d'état civil de la commune de Belfort
Mots clés lieux
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