171 J - Fonds des architectes Giroud

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Cote/Cotes extrêmes

171 J 1 - 2729

Date

2017, 1823-2000

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives départementales du Territoire de Belfort - Production

Importance matérielle

Métrage linéaire : 74,40 ml

Origine

Fonds 171 J Archives des architectes Giroud

Biographie ou Histoire

Notices biographiques

Paul Giroud (1894- 1986)
Issu d'une famille originaire du haut-Doubs, Paul Eléonore Giroud arrive à Belfort vers 1885, comme chef de chantier pour participer aux grands travaux d'urbanisme et de fortification d'alors. Il épouse une belfortaine, fait ses débuts en politique, comme conseiller municipal de Belfort, et devient huissier. Paul, le fils, naît en 1898, après de brillantes études au lycée de Belfort il entre aux Beaux-Arts de Besançon, section architecture. Mobilisé pendant la guerre de 1914-18, comme artilleur, il en ressort gazé. Il reprend ses études après guerre.

Giroud sort en 1923 de l'école normale supérieure des beaux arts à Paris. Cet architecte DPLG est major de sa promotion pour avoir présenté en sujet de diplôme un projet pour une Maison des Mutualistes, ou Maison du peuple. A Belfort, un concours est lancé, il est finalement commandé au jeune architecte. C'est le début de l'art décoratif, une grande exposition de cet art déco a lieu à Paris 1925.

La maison du peuple, puis les bâtiments HLM de l'entrée du faubourg des Ancêtres et la nouvelle Caisse d'épargne place de la République sont ses plus belles réalisations art déco.

Dans le même temps, Giroud prépare le plan d'extension de la ville de Belfort, puis celui de Delle un peu plus tard (en 1931). Plus tard, il sera nommé architecte en chef des HBM. D'autres réalisations marquantes suivent : immeubles place de la Résistance, ou cité technique. Il participe aux grands ensembles avec l'architecte Oudard sous la direction de l'architecte parisien Fayton.

(Journal « L'Alsace », 27 septembre 1984).


Sa première réalisation de 1927, la Maison du Peuple fait face à l'une des derrnières : la Caisse d'Epargne, de l'autre côté de cette même place. Entre les deux bâtiments, des immeuble HLM aussi construits dans l'après-guerre.

En plus de son activité professionnelle importante, il est membre de nombreuses associations : président de la Caisse d'Epargne de Belfort, président du bureau du conseil régional de l'ordre des architectes de Besançon en 1971, il est aussi président de la compagnie des experts près la cour d'appel de Besançon, président du syndicat des architectes de Belfort, président de l'office départemental du bâtiment, président de l'association des propriétaires.
Il se marie en 1933. De son union naissent quatre enfants : Jean-Claude, Daniel, Denise et Nicole. Il meurt en 1986 à 89 ans, laissant une oeuvre qui marque Belfort.


L'association Giroud - Emond (1924-1930)

Jules Emond, est né à Belfort le 20 mai 1899, d'un père employé d'octroi. Il épouse à Belfort le 28 décembre 1920 Charlotte Anna Hochenauer. Il devient architecte à Belfort à partir de 1924. Il habite alors rue Thiers puis achète un terrain et fait élever une maison en 1926 rue Philippe Berger à Belfort. Il est architecte dans la société d'épargne et d'habitation Le Foyer Français vers 1927.

Il monte une société en 1929 avec un associé, M. Amédée Meunier, entrepreneur de travaux publics. Emond apporte le fond de commerce crée par lui à Belfort sous le nom Office régional du bâtiment, avec sa clientèle pour un apport de 200000 frs en capitale ; M. Meunier apporte le matériel dont une voiture automobile, pour un apport de 100000 frs. A la fin de cette même année, il existe dans les archives Schoffit un projet sous seing privé de rachat des parts de Emond par Meunier.

Dans les même dossiers du notaire Schoffit, il existe un projet non enregistré d'association avec Paul Giroud, vraissemblablement daté de 1929. Le cabinet d'architecte a son siège 6 Bd Carnot à Belfort, il sera rendu officiel au 1er janvier 1930.
M. Giroud conserve à son compte toutes les affaires en cours à son cabinet et les affaires provenant de la ville de Belfort (maison du peuple) et des HBM de Belfort et de Vesoul présentes et à venir. Il aura le droit de faire son compte personnel, des concours et M. Emond apporte toutes les affaires en cours qu'il peut avoir actuellement, les affaires nouvelles en projet, ses realtions et exclusivement toute son activité en vue de développer les affaires du nouveau cabinet ainsi formé. M. Giroud se chargera de la confection des plans et devis, M. Emond se chargera de la recherche de la clientèle, des entrepreneurs, des visites de chantiers et de la réception des travaux. Les marchés et plans seront signées par les deux associés. Les montants des honoraires seront partagés à égalité entre les deux associés. La présente association est faite pour une durée de 10 ans. Etant donné que M. Emond a cédé en 1928 son cabinet personnel d'architecte, tous deux reprendront en cas de dissolution de l'association, leur situation respective immédiatemnt avant la signature de l'association, à moins que M. Emond ne verse à M. Giroud la somme de 25000 frs comprenant la valeur du cabinet précité. Dans ce cas, après liquidation des affaires courantes, M. Emond serait libre d'exercer sa profession comme avant 1928, mais s'engage à laisser à M. Giroud toute la clientèle de l'association.

Emond Habite Les Sorbiers à Lepuix (acquise en 1929, mais qu'il ne pourra jamais terminer de payer) en 1933 puis 14 rue de Brasse, avant de partir à Paris en 1934. Il habite alors 6 bd Saint-Denis à Paris au moins jusqu'en 1936. (149 J 42). Entre 1934 et 1935 Emond vend les trois d'immeubles qui lui appartiennent en vente judiciaire suite à des créances. Pour l'anecdote, son principal créancier, est M. Muller chirurgien dentiste, rue Gambetta en 1933, dont les archives dépatementales du Territoire conservent les films de famille. Le départ à Paris d'Emond peut donc s'expliquer, s'il a vendu à Giroud son cabinet, et ne peut d'après le projet d'association, reprendre à Belfort son activité s'il ne rembourse pas la vaelru du cabinet.


Jean-Claude Giroud

Né en 1942, il devient architecte comme son père et collabore avec lui à parti de 1970, à l'immeuble de la Caisse d'Epargne. Il construit principalement du pavillonnaire mais aussi des bâtiments publics tels des école à Offemont (Jean-Macé), à Valdoie et Montreux-Château. Son engagement est surtout envers l'architecture militaire, notamment sur Vauban. Il est le premier à un plan en perspective du château de Belfort (conservé sous la cote 171 J 2654).

Histoire de la conservation

Le Classement

Le principe retenu
Cet important fonds d'architecte qui retrace une activité sur 80 ans, a été structuré dès l'origine, après quelques tâtonnements.

Il existe un premier classement par ordre chronologique entre 1924 et 1930, puis un 2e reclassement successif dans les années 1930 sans doute par ordre alphabétique. Après ces deux essais, l'architecte réalise un dernier classement, proche de celui des archivistes, avec un numéro chronologique attribué pour chaque affaire. Il est, à partir des années 1940, complété d'un préfixe à deux chiffres qui indique l'année du début de l'affaire. Cette série sera continuée par Jean-Claude Giroud jusqu'à sa retraite.

D'autres dossiers ne sont pas numérotés, comme celui de la Maison du Peuple, certains dossiers de concours, de bâtiments HBM ou HLM. Ils sont classés après la série des dossiers numérotés par les arcihtectes.

Le parti pris a été de conserver la série principale numérotée dès les années 1930, jusqu'aux années 2010, puisque chaque devis, chaque plan porte sur son cartouche le numéro d'affaire. Comme il existe des dossiers conditionnés en boites, des plans dans les meubles à tiroirs, des milliers de calques rangés suspendus, sans compter les plans hors format roulés, toute recotation aurait demandé trop de temps et de moyens pour un résultat analogue pour le chercheur.

La conservation de cette cotation d'origine a aussi l'avantage, lorsqu'on s'intéresse à un bâtiment, d'aller au dossier originel sans faire de recherches supplémentaires  : par exemple, un plan de mairie réalisée par Giroud, conservé en série e-dépôt dans les archives communales, a sur son cartouche le numéro d'affaire qui correspond à la cotation du fonds.


Les limites du classement
Si les plans rangés en tiroirs, lors de leur entrée, ont pu être reconditionnés et cotés du même numéro que leurs pièces écrites, il n'en est pas de même des milliers de plans calques rangés dans les meubles à plans verticaux. Ces originaux (calques tracés au crayon) qui, sont à l'origine collés à leurs onglets par du ruban adhésif, forment actuellement des paquets de feuilles collées entre elles par suite des migrations du scotch des onglets aux feuilles elle-même.

Par manque de place et de moyens, ces calques sont laissés en attente dans leurs meubles, prisonniers de leurs scotchs. Comme les dossiers des affaires sont classés en laissant le même numéro que celui d'époque, leur réintégration future se fera sans problème. Il ne manque que les meubles à plans à tirroir et la place pour les installer.

Pour des raisons de secret commercial, M. Giroud a préféré conserver les dossiers des banques, notamment les plans.

Modalités d'entrées

Modalité d'entrée
Don de mars 2012

Présentation du contenu

Contenu du fonds
Paul Giroud est sans doute le plus important architecte belfortain de la période 1925-1950. Il apporte à la ville de beaux immeubles art-déco, style dépourvu de sécheresse. Dès 1924 il collabore au plan d'extension de Belfort. La place de l'esplanade est symbole de sa carrière : maison du peuple, première de ses grandes oeuvres, les immeubles H.B.M d'avant guerre, le tout dans un style art-déco marqué. Les ailes de la place sont terminées après guerre, dans un style plus épuré. Enfin, face à la maison du Peuple, la Caisse d'Epargne, tour en verre symbole des années 1970, marque la fin de la carrière de Paul Giroud.

A la différence du fonds Oudard, autre fonds d'architecte qui ne comprend que des tirages à l'ammoniaque, les archives Giroud se présentent la plupart du temps sous la forme d'originaux : calques tracés au crayon de papier. Paul Giroud, ancien élève des Beaux-arts, ne se contente pas des plans des niveaux et façades, mais dessine de nombreuses vues en perspective, ce qui apporte un côté esthétique à ce fonds.

L'importance matérielle du fonds, résultat de 90 ans d'activité, est non négligeable : plus 67 ml de dossiers en liasses, cinq meubles à plans à classement vertical et trois meubles à plans à tiroirs.

Conditions d'accès

Communication et reproduction

Le fonds est librement communicable pour les dossiers de travaux, sauf donc, en ce qui concerne les calques conservés verticalement qui ne le sont pas pour des raisons de conservation.

La partie sur les expertises est communicable 75 ans après les jugements des tribunaux

Documents en relation

Sources complémentaires

-Archives départementales du Terrioitre de Belfort

Sous série 3 X;, dossiers sur les H.B.M et les cités jardin

4 Av 1 Témoignage de Paul Giroud sur la première guerre mondiale.

1 J 48/16 Papiers et brassard de protection civile de Paul Giroud pendant la première guerre.

2 O 10/28-40 Maison du Peuple de Belfort, dossier de construction. 1928-1939

-Archives municipales de Belfort

Sous série des permis de construire.

Documents séparés

182 J Collection de plans du cabinet Giroud-Emond entrée par achat (vers 1925-1935).

Bibliographie

Bibliographie

Paul Giroud, architecte diplômé par le gouvernement (112 delta 6)

Bréon (Emmanuel), L'art des années 30, Somagy éditions d'art, Paris, 1996.

Cordier à Besançon, villa : calques, devis, correspondance.

Cote/Cotes extrêmes

171 J 475

Date

1935

Présentation du contenu

Une vue en perspective.