Cote/Cotes extrêmes
Date
Organisme responsable de l'accès intellectuel
Importance matérielle
Biographie ou Histoire
L’acte notarié, une obligation
Passer des actes par devant le notaire, est une obligation, souvent rappelée par des ordonnances, ce qui donne à penser que cette règle est souvent enfreinte. Le règlement du 1er septembre 1679, en rappel de l’ordonnance de 1667 (article II du titre 20), ordonne de passer acte par devant notaire ou sous signature privée de toute chose excédant 100 livres de valeur. La tradition de remise d’une motte de terre à l’acheteur, sans écrits, est abusive. Le contrôle des signataires, et de la qualité de notaire est elle aussi une préoccupation. Un arrêt du Conseil d’Etat du 17 août 1687, porte interdiction aux notaires et greffiers de recevoir des actes et contrats par les maires et prévôts des lieux ou par leurs clercs lors de leur absence, d’en signer les minutes et d’en faire expédier les grosses aux parties. Quant au règlement du 11 mai 1716, il enjoint à tout notaire et tabellion de signer les actes de leur nom et d’y ajouter leur qualité, pour vérifier que le rédacteur de l’acte est bien autorisé à le faire (est lié à l’arrêt du 17 août 1687). En 1722, le monopole du notaire sur les actes de ventes est toujours rappelé : l’arrêt du 22 juin 1722, à la requête de Martin Wendlin, notaire royal au bailliage et département de Landser, défend à toute personne non caractérisée ad hoc de passer aucun contrat et autres actes concernant les fonctions de notaires.
Les notaires
Les notaires, seuls habilités à recevoir des contrats, se divisent en trois principales catégories d’officiers.
Le notaire seigneurial ou tabellion, est le type de notaire le plus développée dans notre région. Dans le comté de Belfort, la seigneurie de Delle ou dans la justice des mines, le tabellion dépends directement de la Régence d’Ensisheim. Est-ce pour cette raison qu’il n’existe par alors de notaires impériaux ? Le cas des notaires royaux imposés par le roi de France montre l’effet fâcheux de la concurrence entre les deux sortes d’officiers. Dans les plus petites seigneuries du sud et de l’est du département actuel (Fontaine, Grandvillars ou Thiancourt) le tabellion est le seul à recevoir les actes. Presque toujours, le tabellion est greffier : il rédige les audiences et actes du bailli, assiste à la justice.
Le notaire impérial (période autrichienne) puis royal (à partir de 1648), est nommé par l’empereur ou le roi. Si le département actuel ne connaît pas de notaires impériaux, à partir de l’ère française, des notaires royaux apparaissent. Le premier est Mangenot, notaire royal à la suite du Conseil Souverain d’Alsace. Un édit de novembre 1661, portant création d’un Conseil provincial à Ensisheim, créer par la même occasion les offices de notaires royaux. Mansuel Mangenot est l’un des quatre notaires à la suite du Conseil qui peut instrumenter sur toute la province. Cette charge est héréditaire.
Une série d’ordonnances et arrêts essayent de réguler la concurrence entre les notaires royaux qui achètent leur office au roi et celle des tabellions qui officient sur une seigneurie et louent leur charge au seigneur. En Alsace, curieusement, la législation fait reculer les prérogatives accordées en premier lieu aux notaires royaux, au profit du droit des tabellions. Il faut rappeler que la plupart des cas formant jurisprudence, se fait avec la prestigieuse maison Mazarin comme partie, en face du notaire royal.
Le notaire apostolique est le dernier type de notaire. Il dépend ici de l’officialité de Besançon, et peuvent recevoir les actes de prise de possession de bénéfice et les autres actes ecclésiastiques. Formant un corps nombreux dans le comté de Belfort pendant la seconde moitié du XVIe siècle, une ordonnance leur interdit alors de s’occuper des actes relevant du temporel : par arrêt du Conseil Souverain d’Alsace du 10 mai 1685, il est fait défense aux notaires apostoliques de recevoir aucuns contrats et actes en matière purement civiles (voir à ce sujet l’introduction à l’étude 2 E 1).
La frontière entre ces trois états n’est pas imperméable : Un notaire royal est souvent déjà tabellion et le cumul des trois fonctions est possible.
Le notariat moderneLe notaire, officier public
Les lois du 29 novembre, 6 octobre 1791 et du 29 septembre 1793, s’empressent de supprimer les fonctions de notaires royaux, tabellions et notaires-clercs. Sont crées des notaires publics, fonctionnaires institués à vie, dont les fonctions sont incompatibles avec celles de greffiers et d’avoué. Le nombre et le placement de ces fonctionnaires seront déterminés pour chaque département par le corps législatif. Les notaires publics seront tenus de résider dans les lieux pour lesquels ils auront été établis. Hormis les anciens notaires royaux et tabellions placés en résidence, les places de notaires publics se feront à l’avenir par concours. Concrètement, dans l’actuel Territoire de Belfort, se sont les mêmes hommes, les anciens tabellions qui deviennent notaires publics à la résidence de leur ancien tabellionné. Se sont en effet les seuls à avoir l’expérience requise.
La loi du 25 ventôse an XI (16 mars 1806), confirme certains points déjà évoqués en 1791 : les notaires sont institués a vie, obligés de verser une caution, tenus de résider dans le lieu fixé par le gouvernement. Sont maintenus définitivement tous les notaires qui au jour de la promulgation de la présente loi, seront en exercice. Ils sont tenus dans les trois mois de remettre au greffe du tribunal de première instance de leur résidence tous les titres et pièces concernant leurs précédentes nominations et réceptions (ce qui est fait dans le Territoire, 3 U 193).
La loi de l’an XI précise les modalités de formation des notaires. Les aspirants doivent passer un stage. Pour postuler comme notaire dans une étude, le candidat doit se faire délivrer un certificat de capacité et de moralité par la chambre de discipline. Cette règle est observée dans le Territoire, mais pas toujours suivi par le gouvernement.
Les compétences territoriales
La loi de 1791 institue les notaires publics qui peuvent instrumenter dans tout le département. En l’an X, les législateurs reviennent sur ce point. Les notaires sont désormais tenus d’exercer dans le cadre des circonscriptions judiciaires. Ceux installés dans les villes où il y a un tribunal de première instance, exercent dans le ressort de ce tribunal, et ceux en résidence dans les communes, instrumentent dans le ressort de du tribunal de paix. Il ne faudra donc pas s’étonner de retrouver des actes concernant les communes du canton de Cernay, Dannemarie, Masevaux, Saint-Amarin et Thann qui jusqu’en 1871 furent compris dans le ressort du tribunal de Belfort.
Selon la loi de l’an XI, le nombre de notaires pour chaque département et leur placement en résidence sera déterminé par le gouvernement : dans les villes et communes de moins de 100 000 habitants, il y a deux notaires au moins ou cinq au plus par arrondissement de justice de paix. La aussi, le Territoire ne déroge pas à la règle. La carte des résidences se fixe définitivement vers la fin de l’Empire et sous la Restauration : il existe deux études dans le canton de Delle (fonds 2 E 3 et 4 à Delle), trois études dans le canton de Fontaine (Fontaine et Foussemagne, fonds 2 E 5 et Lachapelle-sous-Rougemont, fonds 2 E 8), deux dans le canton de Giromagny (Giromagny fonds 2 E 9 et Rougegoutte fonds 2 E 7), et 4 dans la ville et le canton de Belfort (fonds 2 E 1, 2, 6 et 8).
Les créations et suppressions d’études
Les notaires sont nommés à vie. Dans le Territoire, la suppression d’une étude se fait lors du décès d’un notaire titulaire.
La loi de 1791 indique que les minutes d’actes des anciens offices seront remises aux notaires publics établis dans la résidence la plus proche. Ces minutes ne pourront être déplacées ; et celles qui se trouvent par ailleurs seront portées dans le chef lieu de canton le plus proche. Les notaires qui auront cessé d’exercer ou qui auront été placé dans une autre résidence que celles où leurs minutes doivent être déposées, ainsi que les héritiers des anciens titulaires décédés, remettront lesdites minutes à celui des notaires publics qu’ils jugeront à propos de choisir parmi ceux établis dans le chef lieu de résidence où les minutes devront être apportées. A défaut de remise dans le délai d’un mois, les minutes seront versées entre les mains du plus ancien notaire de cette résidence.
Les minutes d’actes de notaires qui se trouveront contenues dans les bureaux de tabellionnés ou autres dépôts publics y seront provisoirement conservées.
La tenue des actes
Sous l’Ancien Régime, dans la province d’Alsace, l’enregistrement et le contrôle des actes n’ont pas cours. Les notaires tiennent des registres de protocoles, c'est-à-dire de minutes, sur lesquels les contrats étaient inscrits à la suite les uns des autres, ainsi que des actes sur feuilles volantes, dits actes en feuilles. Classés par chronologie, ou par localité, ils le sont aussi selon leur nature, ces classements étant parfois réalisés en alternance selon les idées des titulaires des charges.
La loi du 5 décembre 1790 prescrit l’enregistrement des actes à partir du premier février 1791, et celle du 18 février 1791 fait obligation d’écrire toutes les minutes et expéditions sur feuilles de papier timbrée, toutes de même format. Ainsi, les registres de protocoles disparaissent et les minutes sur feuilles sont conservées en série chronologique. Depuis la loi de l’an XI, les notaires sont tenus de conserver les minutes de tous les actes qu’ils passent, sauf les actes simples (certificats de vie, actes de notoriété, procuration, quittances de fermages, loyers…) qui peuvent être délivrés en brevets. Les notaires sont également tenus de déposer leurs répertoires de tous leurs actes, répertoires cotés et paraphés par le président ou un autre juge du tribunal civil de la résidence.
Modalités d'entrées
La loi de 1928, sans en faire une obligation, autorise le versement des minutes de plus de 125 ans aux archives départementales ; c’est dans ce cadre que sont opérés les plus anciens dépôts de minutes qui remontent à 1930-1935. Les fonds concerné sont ceux d’Ancien Régime. Le second dépôt est opéré vers 1969, pour les minutes de la Révolution et du début du XIXe siècle. La loi du 3 janvier 1979 donne le caractère d’archives publiques aux minutes et répertoires de plus de 100 ans. De ce fait, leur versement aux Archives départementales revêt un caractère obligatoire. En 1982, dans le cadre de la décentralisation, le service des Archives départementales occupe un nouveau dépôt. Une troisième grande vague de collecte, est alors réalisée vers 1984-1985 par la directrice des Archives départementales, et concerne les minutes du XIXe siècle. Depuis, les versements se font périodiquement, étude par étude.
Présentation du contenu
La sous série 2 E des Archives départementales du Territoire de Belfort regroupe les minutes et répertoires de plus de cent ans d’âge de tous les notaires ayant exercé leurs fonctions dans les limites de l’actuel département du Territoire de Belfort.
Sur l’ensemble du Territoire, il n’existe à priori que très peu de lacunes. L’étude de Roppe est la plus touchée ; presque toutes ses minutes ont disparues. Il en est de même pour les minutes de l’étude de Fontaine qui comportent des manques considérables tout au long du XIXe siècle. Il existe aussi deux lacunes remarquables, les minutes des seigneuries de Rougemont et de Brebotte, dont les protocoles ne sont pas conservés en sous série 2 E, mais qui pour des raisons historiques, sont à rechercher ailleurs. Le notaire royal Mangenot, part à Colmar, avec des minutes qui concernent le Comté de Belfort, dont surtout le Bas Rosemont (fonds 2 E 1). Ces minutes des années 1690, sont conservées actuellement aux Archives départementales de Colmar (voir à ce sujet les sources complémentaires).
De par leur volume et leur variété, les archives notariales sont une des grandes sources de l’histoire. Les actes touchent aussi bien la vie économique (ventes, obligations, échanges, baux à ferme, transactions), le droit d’ancien régime ou la vie familiale (contrats de mariage, donations entre époux, testaments). Plus que l’étude des actes eux même déjà réalisée par Mme Storti, le présent classement fait ressurgir la structure jusqu’alors peu connue du tabellionné, structure mouvante selon les époques.
A signaler particulièrement dans les protocoles, les inventaires après décès, dont certains remontent au XVIIe siècle. Ils contribuent à écrire l’histoire de la vie quotidienne, et son évolution dans le temps. Les actes de vente, les testaments, inventaires après décès et autres contrats d’apprentissage font ainsi ressurgir autour du tabellion une multitude d’hommes et de femmes de tous rangs : la société dans son quotidien.
Mode de classement
Le parti pris dans ce département, de classer les études par ordre de filiation depuis leurs origines, se justifie par le nombre restreint d’études, sur lesquelles les successions des notaires ne posent pas trop d’interrogations.
Le choix d’un classement par cotation à 4 éléments, qui respecte chaque étude versante, est adopté en accord avec la direction des Archives de France en 1978. Par exemple, la cote 2 E 1/1 indique le premier article de l’étude n°2.
Les répertoires numériques et le classement ont été bien menés pour les minutes modernes ainsi que pour l’étude de Fontaine (2 E 5). En 2003, la grande majorité des minutes anciennes était identifiée dans des bordereaux de versement souvent manuscrits (cas de l’étude 2 E 4), ou dactylographiés (étude 2 E 1). Le travail accompli entre 2003 et 2005, a porté sur environ 250 mètres linéaires d’archives, dont les minutes datent de 1546 à 1935
Conditions d'accès
Selon la loi du 3 janvier 1979, les minutes et répertoires des notaires sont considérés comme des archives publiques. Elles sont alors versées, et la loi du 15 juillet 2008 les rend communicables après un délai de 75 ans.
Documents en relation
Des minutes anciennes sont dispersées dans tous les fonds d’archives, on en retrouve par exemple dans les archives communales, lors de la passation d’un marché entre la communauté et un entrepreneur. Il en est de même dans la série B, juridiction d’ancien régime : un dossier concernant un moulin ou un autre édifice public, peut comporter des minutes relatives à des visites ou baux. Faire une liste exhaustive de tous ces dossiers comportant ces minutes isolées serait trop long. Il n’est ici proposé que des sources ayant une pertinence, soit pour l’histoire du notariat, soit en complément de certains actes.
Archives départementales du Territoire de BelfortSérie B, Juridiction d’ancien régime
Les actes tels qu’inventaires après décès, partage de biens, comptes de tutelle sont parfois passés par devant le tabellion (dans ce cas les actes sont classés en sous série 2 E), soit passés par devant le bailli et le greffier tabellion (dans ce cas les actes sont classés en série B).
Série E, feodalité, communes, bourgeoisie, état civil, notaires
Sous série 3 E Féodalité, seigneuries : ces fonds sont entrés par dévolution des Archives départementales du Haut-Rhin en 2005. Ils concernent essentiellement les archives Mazarin sur les seigneuries du Comté de Belfort et de la seigneurie de Delle.
Série J, documents entres par voie extraordinaire
Série U, Justice
Archives communales de BelfortSérie BB
BB 17/6 Réception comme bourgeois du sieur Roussel (1747)
Sous série 1 C, Fonds de la Régence d’Ensisheim
Bibliographie
Archives départementales de l’Essonne, bulletin Archives Notariales, n °1, mai 2003.
GRESSET, Maurice, Gens de justice à Besançon, de la conquête par Louis XIV à la Révolution française (1664-1789), Comité des travaux historiques et scientifiques. Mémoire de la section d’histoire moderne et contemporaine, Paris, 1987, 2 volumes.
GUYOT, Répertoire universel et raisonné de jurisprudence, mis en ordre et publié par M. Guyot, 1780 (cote ADTB A2490).
POISSON, Jean-Paul, Notaires et société : travaux d’histoire et de sociologie notariales, Paris, Economica, 1985. (cote ADTB B 1110).
Le notariat en AlsaceLOBSTEIN, J. F., Manuel du notariat en Alsace, Strasbourg, chez Treuttel et Wurtz, 1844, 369p. [A le mérite d’être le premier ouvrage sur le sujet pour Belfort. De nombreuses erreurs.] (cote ADTB, SBE A 320).
WILSDORF, Odile, KIESELER, Patrick, Répertoire numérique de la sous série 6 E (archives notariales postérieures à 1791), 2 tomes, Colmar, 1997.
Le tabellionne du comté de BelfortBARADEL, Yvette, Les testaments belfortains au XVIIIe siècle, in Revue d’Alsace, Strasbourg, 1976, t. 106, p. 98.
ROZET, Raymond, Les traits originaux du droit de la famille dans le comté de Belfort à la fin de l’ancien régime, Thèse de doctorat en droit, Dijon, 1966.
STORTI, Marie-Lise : Un notaire d’ancien régime : le tabellion général du comté de Belfort, 1650 à 1804, dans le « bulletin de la SBE » n°92, 2001, p25-52.
STORTI, Marie-Lise : Les testaments féminins du comté de Belfort au XVIIIe siècle…. Mémoire de DEA, sous la direction de Maurice Gresset, Besançon, 1988 (cote ADTB : 8 J 59).
STORTI, Marie-Lise, Les relations et les structures familiales dans le comté de Belfort de 1660 à 1804. Analyse de la pratique notariale. Thèse soutenue en décembre 2000 à Nancy II, sous la direction de M. Gresset et G Viard.
Histoire du Territoire de BelfortBARADEL, Yvette, Belfort au XVIIIe siècle, Thèse de 3e cycle, Strasbourg, 1978.
DANIEL-FELTIN, Chantal, La vie économique et sociale dans la seigneurie de Delle sous l’administration des Mazarin (1658-1789) , Th. Paris, École des chartes , [s.l], [s.n], [1959].
DATTLER, Philippe, Le comté de Belfort 1659-1791. Etude de la seigneurie, son fonctionnement, ses hommes, ses revenus, thèse de 3e cycle, Besançon, 1984, 3 volumes.
[indispensable]
LERCH-BOYER, Anne. Esquisse d’une seigneurie de Haute-Alsace au XVIIIe siècle : La seigneurie de Florimont , Mém. Maîtrise, Strasbourg, 1973.
SOCIETE BELFORTAINE D’EMULATION, Dictionnaire biographique du Territoire de Belfort, Belfort, 2001.
Cote/Cotes extrêmes
Date
Organisme responsable de l'accès intellectuel
Importance matérielle
Origine
Biographie ou Histoire
Un rappel de l’historique des seigneuries est ici nécessaire. En effet, le tabellionné est une institution seigneuriale qui apparaît ou disparaît au gré des achats et ventes de seigneuries. Par exemple, le tabellionné de Suarce dont les minutes sont conservées 1787 et 1790, n’a pas de lacunes décelables. Ce tabellionné est en effet, éphémère, à l’image de la seigneurie de Suarce crée lors d’un achat, et perdue par le seigneur acquéreur quelques années plus tard. Les minutes du tabellionné de Thiancourt ne commencent qu’en 1718, mais ne semblent pas lacunaires : la seigneurie de Thiancourt est crée en 1715, issue du démembrement de la seigneurie de Grandvillars, et donnée à la fille du seigneur en dote à l’occasion de son mariage.
Dans cette partie sud du département, les seigneuries morcellent le territoire. Il existe de nombreux villages partagés entre seigneurs, ce qui souvent, impose au chercheur la consultation de plusieurs tabellionnés pour un même lieu.
L'historique de chaque seigneuries est rappellé en introduction pour chaque tabellionné.
Sous la période modernePendant l’ère révolutionnaire, une nouvelle carte administrative plus simple est décidée. Si les petites études, héritières des tabellionnés subsistent, seule l’étude de Delle survit au XIXe siècle. Le notaire-tabellion de Courcelles exerce jusqu’en 1792, celui de Thiancourt jusqu’en 1793. Seuls les deux anciens grands tabellionnés de Florimont et de Grandvillars subsistent respectivement jusqu’en l’an XI et l’an V.
Deux documents nous éclairent sur la réunion des minutes : un inventaire des minutes de l’étude de feu Jean-Jacques Bornot, vivant notaire à la résidence de Grandvillars. A la requête du commissaire du Directoire exécutif, en exécution d’un jugement rendu par le tribunal civil du Haut-Rhin, et après apposition des scellés sur les minutes, lesquelles après inventaire, sont transférées en l’étude du citoyen Roland résident à Delle, comme étant le plus ancien notaire du canton. Malheureusement le document incomplet, est non daté. Les minutes les plus récentes remontent à l’an V, date supposée de ce document (2 E 4/532).
Un second document est un inventaire des actes passés dans le canton de Delle (actes de la entre la seconde moitié du XVIIIe siècle et l’an IV) ; il reprend les actes des anciens tabellionnés de Grandvillars, Morvillars, Thiancourt, Saint-André, Courcelle et Froidefontaine. Il représente la première tentative d’unification des minutes des études du canton. (2 E 4/557). Il faut attendre les réformes de l’an XI, pour que le dernier vestige de tabellionné (celui de Florimont) soit abandonné. Seuls l’étude de Delle demeure alors en exercice.
Modalités d'entrées
Le fonds est entré aux Archives départementales en trois versements. Le premier, non recensé, est sans doute entré vers 1930-1935 suite à la loi de 1928 qui préconise le versement des minutes de plus de 125 ans. En 1969, sont versées les minutes de 1791 à 1839, puis en 1975 celles entre 1899 et 1920.
Présentation du contenu
Les minutes les plus anciennes, celles du tabellion de la seigneurie de Delle, remontent à 1546. Se sont les plus anciennes avec celles du tabellion général du Comté de Belfort (qui remontent à 1565). Les minutes sont lacunaires entre 1576 et 1644. Les minutes des tabellionnés de Florimont remontent à 1647 et celles de Grandvillars à 1643. La guerre de 10 ans explique ces lacunes et disparitions avant 1643.
Les minutes révèlent ici deux aspects historiques à signaler : l’histoire des familles nobles détentrices des fiefs, et celle des industries locales métallurgiques.
Parmi les actes de familles, qui hors du cas de Delle (possession Mazarin), apparaît l’histoire de chaque famille détentrice de ces fiefs : les Barbaud, de Ferrette de Florimont, les de La Bassinière de Grandvillars revivent à travers les contrats de mariage, testaments, inventaires après décès, et transactions relatives à des successions.
L’activité économique est une seconde voie d’exploration : les baux des terres, fermes, moulins, et usines. Quelques traits se dégagent, par exemple des anabaptistes prennent à bail (dans les tabellionnées Florimont et Grandvillars) des terres. Le cas de l’industrie est encore plus intéressant : les baux et visites des haut-fourneau de Florimont par Barbaud, des forges et tréfileries de Grandvillars et Morvillars donnent au chercheur une image précise de ces racines industrielles qui vont donner naissance à l’empire Viellard-Migeon.
L’intérêt est bien moindre pour les XIXe et début du XXe siècle : les industriels et grands commerçants, entre autre les Japy et Viellards, se déplacent à Belfort faire leurs contrats dans les étude de maître Triponé et ses successeurs (2 E 2) ou celle de maître Muller à la Belle Epoque 1870 (2 E 8).
Mode de classement
Le classement du fonds est ébauché par l’archiviste de Ramière vers 1968 (inventaire manuscrit). Jusqu’à son reclassement en 2004, il existait un répertoire manuscrit pour les actes d’Ancien Régime, et un bordereau de versement pour les minutes modernes. Comme pour les autres études, le classement retenu individualise les tabellions puis études différentes, les périodes d’exercice de chaque notaires formant des sous parties, divisées selon la nature et la forme (registre ou feuilles) des minutes.
Pendant le classement, une partie des articles concernant des dossiers client, et des copies d’actes (anciennes cotes 2 E 4/412-433) sont extraits pour être intégrés en sous série 59 J. Soit 1,5 mètres linéaires environ. Une autre partie du fonds est versée en série B ; en effet, les tabellions étaient aussi greffier de justice seigneuriale, ce qui explique le mélange de dossiers : registres d’audiences, actes de défrichement, élections de tutelles passées par devant le bailly. Ces réintégrations dans les justices des seigneuries de Delle, Florimont, Courcelle, Grandvillars, Thiancourt portent sur 1,3 mètres linéaires.
Cependant, d’autres minutes jusqu’alors non inventoriées sont intégrées dans le fonds : les minutes des seigneuries de Froidefontaine et Morvillars. Par contre, les minutes du tabellionné de Bourogne composées de quelques registres, augmentés d’actes en feuille retrouvés en mairie de Bourogne en 1984, sont réunies avec les minutes post révolutionnaires du notaire dernier titulaire Monnier : son inventaire après décès, mentionne en effet le reliquat à verser d’une rente sur la vente des minutes à maître Quellain, nouvellement installé à Delle (voir étude 2 E 3).
Autre instrument de recherche
Un répertoire numérique, établi par Jean-Christian Pereira, sous la direction de Guillaume Nahon, 2004, 88 p.
Cote/Cotes extrêmes
Cote/Cotes extrêmes
Biographie ou Histoire
Depuis 1684, en plus de Florimont, la seigneurie se compose du ban de Normanvillars, de Courtelevant, des 5/6 de Faverois et Fêche l’Eglise, de Recouvrance et Brebotte, du 1/3 de Beaucourt, de quelques sujets à Vellescot.
En 1727, vente des parts des villages Faverois, Réchésy, Fêche l’Eglise aux de Ferrette, parts récupérées plus tard, vers 1734. La seigneurie se compose alors de Chavanatte, Florimont, Suarce en totalité, et en partie de Courcelles (où il y existe aussi un tab indépendant pour les de Ferrette), Courtelevant, Faverois, Lepuix, quelques sujets à Réchésy et Fêche-l’Eglise (communautés en partage avec la seigneurie de Delle).
En 1785, la seigneurie est vendue aux de Ferrette, grands rivaux et principaux co seigneurs de la seigneurie ; les Barbaud ne conservent que le domaine de Normanvillars et quelques droits extérieurs (voir la seigneurie de Suarce).
L’organisation administrative se compose comme suit: une prévôté (Florimont, Courtelevant, Courcelle, Fêche l’Eglise, Faverois en partie) et une mairie (Suarce, Lepuix, Chavanatte).
La seigneurie appartient aux comtes de Fugger lors de la conquête française. Il faut attendre la mort de E. Fugger, pour que la seigneurie revienne à Gaspard Barbaud en décembre 1672. Dix ans plus tard, afin de récompenser son intendant de la Grange, Louis XIV reprend la seigneurie (Barbaud étant dédommagé) qu’il offre à son intendant. Revalorisée, la seigneurie est revendue à Barbaud avec un fort bénéfice en 1684. Dès lors, la seigneurie reste dans la famille jusqu’en 1785, non sans difficultés.
Cote/Cotes extrêmes
Date
Présentation du contenu
Protocoles, actes en feuilles.
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