Cote/Cotes extrêmes
Date
Organisme responsable de l'accès intellectuel
Description physique
Biographie ou Histoire
La Société anonyme à capital variable du journal La Frontière, journal républicain radical du Territoire de Belfort, a été fondée le 25 avril 1882, par acte privé, enregistré à Belfort le 13 mai, modifié le 27 août 1891 puis le 4 mars 1901.
Sa création sanctionnait la victoire du républicain Louis Fréry aux élections législatives du 21 août 1881 ; le Territoire de Belfort n'avait alors qu'un siège de député, précédemment occupé par le conservateur Emile Keller. Vent de poupe, le parti radical-socialiste voulait se doter d'un organe d'expression comme en avaient déjà les conservateurs et les libéraux (Journal de Belfort et Le Libéral de l'Est). La nouvelle société avait donc primitivement pour objet la rédaction, la composition et l'impression de ce journal de gauche au nom symbolique, ainsi que l'impression d'affiches, circulaires politiques, privées et commerciales ou tous autres document.
L'éditorial du n° 1 de La Frontière du jeudi 18 mai 1882, justifie ainsi le titre de la revue : « La Frontière ne doit-elle pas être suivant la conception des fondateurs, la sentinelle des intérêts de la démocratie ? Elle n'est pas banalement et simplement une expression géographique, ce mot veut dire encore que nous serons les mais de cœur et d'intérêt avec nos bons voisins de l'Alsace et de la Suisse ».
Durant 60 ans, la société a été dans le département, le creuset où s'est élaborée, exprimée et d'où a été diffusée la politique radicale. Dans son conseil d'administration ont figuré successivement le fondateur, le Docteur Fréry, puis les députés Laurent Thierry, rédacteur en chef de 1888 à 1912, et Edmond Miellet constamment réélu de 1919 à 1936. Ce dernier détint jusqu'à sa mort la majorité des actions, lesquelles ne pouvaient être transmises sans accord du Conseil d'administration.
Le journal La Frontière est vite devenu le plus important du Territoire. En 1932, il tirait à 15 000 exemplaires. Il continuera à paraître jusqu'en mai 1942.
Mais pour avoir continué sa publication pendant une partie des années d'occupation, la société, à la Libération, est placée sous séquestre. Dans le même temps est constituée, avec l'agrément du Ministère de l'Information, une S.A.R.L. au capital de 50 000 francs ayant pour objet la publication d'un journal bi-hebdomadaire Quand-Même, dans les locaux et avec les moyens de La Frontière. Quand-Même sort effectivement le 28 novembre 1944 avec le numéro 1439, 63e année, ce qui indique bien la volonté de filiation du nouvel organe par rapport à La Frontière. Pierre Dreyfus-Schmidt, député du Territoire de Belfort en 1945 et 1956, en est le directeur.
Aux élections législatives de 1945, Pierre Dreyfus-Schmidt fait liste commune avec le parti communiste. En 1946, il quitte la rue de Valdoie, pour fonder une fédération radicale indépendante. Mais certains radicaux ne le suivent pas et reconstituent, en 1948, une fédération radicale orthodoxe d'obédience valoisienne.
Deux tendances radicales vont ainsi s'affronter, chacune avec leurs représentants : Dreyfus-Schmidt dirige la fédération indépendante et le journal Quand-Même ; Edmond Miellet, ancien ministre, et Christophe Klopfenstein, président du Conseil général, emmènent la fédération valoisienne et figurent dans le conseil d'administration de La Frontière.
Son séquestre ayant été rapidement levé, La Frontière avait repris ses activités, limitées désormais à l'impression. Elle devait cohabiter dans les mêmes locaux avec la S.A.R.L. du journal Quand-Même qu'elle imprime, sur la base d'un contrat en date du 1er janvier 1945.
Le 23 juillet 1948, La Frontière dénonce le contrat d'impression avec Quand-Même, provoquant une succession de procès entre les deux sociétés. Ils aboutissement, le 30 octobre 1959, à la disparition du journal Quand-Même. Celui-ci avait d'ailleurs déjà connu un arrêt de parution du 14 mars au 5 octobre 1958, puis il avait dû être imprimé à Montbéliard avec une périodicité plus espacée. Il perdit ainsi une grande partie de ses clients et son exploitation s'avéra déficitaire.
En décembre 1950, le groupe valoisien avait la volonté d'asphyxier Quand-Même puisqu'il appartenait à une société sur laquelle il n'avait aucune prise. Il lance donc la publication d'un nouvel hebdomadaire Le Journal de la Frontière mais l'expérience ne dura que quelques mois.
Edmond Miellet disparaît en 1953. Ses actions sont rachetées par un entrepreneur en bâtiment Albert Aubry qui les revend en septembre 1961 à Raymond Schmittlein, député U.N.R. du Territoire de Belfort.
Le 4 mai 1963 une assemblée extraordinaire vote la modification de statuts et transforme la raison sociale de la société en Imprimerie la Frontière, société anonyme à capital variable (enregistrée au tribunal de commerce le 17 janvier 1964). Elle a dès lors un caractère délibérément commercial et ses activités s'étendent à tout ce qui se rattache « à l'industrie de l'imprimerie, de l'édiction et des arts graphiques, au commerce de librairie-papeterie, etc. ». Raymond Schmittlein fils, à partir de 1964 présida à ses destinées et la modernisa (impression offset).
Le 31 décembre 1964, la trop onéreuse librairie-papeterie de La Frontière qui dès la naissance de la société avait permis de vendre la bonne parole radicale, est fermée. L'entreprise, qui avait annulé naguère édition, impression et commerce à tendance politique, a définitivement tourné une page de son histoire.
Modalités d'entrées
La société La Frontière avait déjà confié aux Archives départementales un 1er dépôt en 1962, constitué uniquement de journaux, édités ou collectionnés par elle et qui ont été répertoriés dans la sous-série 4 J. Les quelques périodiques retrouvés en 1984 ont été adjoints à ce fonds et ne figurent donc pas dans le présent répertoire.
Le 2e dépôt présenté ci-après sous la cote 40 J comprend les archives sécrétées par l'entreprise dans le cadre de ses activités, des origines à 1970. Cette date a été retenue pour des raisons de commodités administratives. En effet beaucoup d'archives tombent sous la loi de la prescription décennale et les documents de moins de 10 ans d'âge sont considérés comme archives de gestion. Autrement dit, la société a conservé ses papiers d'usage courant ou encore utiles à la gestion de celle-ci.
Présentation du contenu
Le fonds comporte des lacunes :
la société s'est réservée : les procès-verbaux des délibérations des assemblées générales depuis 1882. Ceux-ci sont rassemblés dans trois registres conservés dans le bureau du directeur qui est prêt à les communiquer sur demande écrite du consultant,
les papiers se rattachant au parti radical, et dont l'intérêt doit être capital pour l'histoire politique du département, ont été retirés du siège de l'entreprise à une date et dans des conditions imprécises,
enfin, nous avons procédé à certaines éliminations de documents de détail dont la teneur pouvait se retrouver, soit dans l'organe de presse (par exemple les registres d'annonces dont nous n'avons gardé que quelques spécimens), soit dans les livres de comptabilité (brouillons de journaux, registres de commandes, petites factures). Les fiches de travail annexées aux épreuves de travaux d'impression ont été également supprimées.
L'intérêt du fonds réside surtout dans la suite des procès-verbaux d'assemblées générales, les bilans et inventaires comptables (série B). Ils éclairent tant la composition des membres du conseil d'administration que la gestion de l'entreprise, de ses débuts à 1960. La série J (contentieux) permet de suivre les « relations difficiles » entre l'imprimerie La Frontière et la S.A.R.L. Quand-Même.
Mode de classement
Le classement a dû être effectué avec une rapidité qui interdisait tout tri à l'intérieur même des dossiers. La cotation a été conçue de façon à permettre d'intégrer des dépôts ultérieurs qui viendront compléter le fonds primitif, d'où l'apparente complexité des références à 3 éléments. Exemple : A - Constitution de l'affaire ; 1 A - Actes de sociétés ; 1 A 1 - Statuts, etc.
Conditions d'accès
Communication et reproduction soumises à l'autorisation écrite du déposant M. Schmittlein.
Documents en relation
Nous avons signalé la disparition des archives du parti radical ; il en est néanmoins resté une trace infime, qui constitue la série L (liste d'adhérents et élections législatives de 1919-1920).
Autre bribe de fonds autonome : celui du Monument de Libération nationale (série K). Il fournit des indications sur ses adhérents en 1945, mais reste muet sur son fonctionnement et ses actions.
Archives départementales du Territoire de Belfort :
sous-série 4 J (dépôt), journaux de la société La Frontière
sous-série 40 J (dépôt), archives de l'imprimerie La Frontière. Pour la procédure avec la S.A.R.L. Quand-Même, voir cote 40 J (dépôt J 3)
cotes 19 W 581-711 (à consulter sur certaines réserves)
Bibliographie
GREMION (Pierre). Tableau de la presse à Belfort, projet d'étude, 1962
KERN (Bruno). Pierre Dreyfus-Schmidt, député de Belfort : contribution à l'histoire des gauches en France, mémoires de D.E.A. d'histoire du XXe siècle, Institut d'études politiques de Paris, septembre 1983
WINCKER (François). Les élections législatives dans le canton de Belfort de 1919 à 1939, mémoire complémentaire de maîtrise, Paris, 1959
Mots clés lieux
Mots clés matières
Mots clés personnes
Mots clés collectivités
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